Né en 1968 à Ouagadougou au Burkina Faso, Seydou Boro a d’abord été footballeur de 1980 à 1990 au Rail Club du Kadiogo (1ère division). Puis il intègre une formation d’acteur au sein de la compagnie de théâtre Feeren, dirigée par Amadou Bourou. Il est ainsi interprète dès 1991 pour le théâtre, dans Marafootage, d’Amadou Bourou puis dans Œdipe-Roi de Sophocle d’Eric Podor. A l’écran, il incarne en 1995 le rôle-titre de Soundjata Keïta, dans Keïta, l’héritage du griot de Dani Kouyaté (primé au festival panafricain du cinéma de Ouagadougou).
En 1993, il intègre la compagnie de Mathilde Monnier au Centre Chorégraphique National de Montpellier. Il participe alors aux différentes créations de la compagnie: Pour Antigone, Nuit, Arrêtez arrêtons, arrête, Les lieux de là, Allitérations.
En 1992, Seydou Boro rencontre Salia Sanou à l’Ecole des Ensembles Dramatiques de Ouagadougou. Trois ans plus tard en 1995, forts de leur parcours commun au sein de la compagnie Mathilde Monnier, ils fondent la compagnie « salia nï seydou » avec leur première œuvre créée en 1996, Le siècle des fous, à mi-chemin entre la tradition africaine et la modernité gestuelle.
Ils revendiquent une créativité forte et originale et font partie de cette nouvelle génération de chorégraphes en Afrique, qui souhaitent sortir des stéréotypes exotiques et folkloriques limités à la tradition. Ils seront lauréats des deuxièmes Rencontres Chorégraphique de l’Afrique et de l’Océan Indien à Luanda et recevront le prix “Découverte” R.F.I. Danse 98, avec Figninto, l’œil troué créé en 1997, puis, en 2000, Taagalà, le voyageur sera présenté au festival Montpellier Danse.
En 2002, entouré de Salia Sanou et d’Ousséni Sako, Seydou Boro chorégraphie Weeleni, l’appel, une des pièces les plus intimistes de la compagnie. En 2003, Seydou Boro est nommé artiste de l’année par l’Organisation Internationale de la Francophonie. En 2004, le chorégraphe créé C’est-à-dire… performance de texte, danse et musique où l’homme questionne sa relation à la danse, à la création, à la politique avec humour et gravité, sensibilité et émotion, dans un solo sans filet.
En 2006, Seydou Boro et Salia Sanou invitent le compositeurJean-Pierre Drouet à les rejoindre pour une collaboration inédite avec l’ensemble instrumental Ars Nova, ce sera Un Pas de Côté créé à la Biennale de la Danse de Lyon. En 2008, ils créent ensemble Poussières de sang, pour sept danseurs, une chanteuse et quatre musiciens, exposé cru et implacable des violences humaines.
En 2009, Seydou Boro créé Concert d’un homme décousu, spectacle pour un danseur et cinq musiciens.
La compagnie salia nï seydou a su imposer une écriture contemporaine, singulière et profonde, une danse créative plus attachée au sens et à l’émotion qu’à l’esthétique pure. Elle a créé 11 spectacles, qui ont été présentés en France et à l’étranger sur tous les continents et qui ont, pour certains, atteint les 135 représentations. Sans compter les nombreux projets menés en parallèle, les diverses résidences, la formation professionnelle des danseurs en Afrique et les actions artistiques, pédagogiques et autres qui ont été réalisées auprès de divers publics.
Salia et Seydou ont été artistes associés à la Passerelle – Scène nationale de Saint-Brieuc, au Centre national de la danse à Pantin ainsi qu’au Théâtre Louis Aragon – Scène conventionnée de Tremblay-en-France.
Parallèlement, Seydou Boro réalise des films documentaires sur la danse créative africaine : « La Rencontre « . 52mn. 1999 (Diffusion ARTE – 2000) et “la Danseuse d’ébène « . 56mn. 2002 (1er prix du festival Vues d’Afrique 2003). Il travaille entre autres avec les Récréatrales à Ouagadougou, le TOF théâtre (marionnettes, Bruxelles) et collabore avec Bakary Sangaré de la Comédie Française, pour l’adaptation d’un texte qu’il a écrit en 2002 : L’exil dans l’asile.
En 2004, il réalise : « C’est ça l’Afrique » – « Visas » – « Le cheval » – « On s’en fou » – » La fissure », films courts de fiction autour de la danse de 10 à 15 minutes chacun. En 2008, il joue dans le film Paris, je t’aime d’Oliver Schmitt.
Il est également co-directeur des «Rencontres Chorégraphiques Dialogue de Corps» à Ouagadougou, festival biennal qui propose des résidences d’écriture, des ateliers, des rencontres autour d’une programmation internationale de danse.
Seydou Boro et Salia Sanou sont également nommés directeurs artistiques de la Termitière – Centre de Développement Chorégraphique de Ouagadougou (Burkina Faso), inauguré pour l’ouverture de l’édition 2006 du festival «Dialogues de Corps». En février 2007, Seydou Boro reçoit le Trophée des Créateurs Culturesfrance.
Après autant d’années de travail et de collaboration, en 2010, Seydou Boro et Salia Sanou décident de suspendre les activités de la Compagnie «salia ni seydou», et de se confronter individuellement à la scène et au public. Ils continuent cependant à codiriger et à tenir la direction artistique du Centre de Développement Chorégraphique – la Termitière.
En 2010, Seydou Boro sort son premier album, Kanou et fonde Corps d’Hommes – Compagnie Seydou Boro.
En 2011, il crée Le Tango du Cheval, pièce pour sept danseurs et trois musiciens qui tourne pendant la Saison 2011-2012 en France et à l’étranger. Ensuite en 2012, il crée à Ouagadougou le spectacle jeune public/tout public Pourquoi La hyène a les pattes inférieures plus courtes que celles de devant et le singe les fesses pelées ? qui vit depuis au répertoire de la compagnie.
En 2014 avec Surukou, commande du festival Musiques Métisses à Angoulême, la compagnie Seydou Boro recréé avec 4 musiciens burkinabais en live, le conte chorégraphique créé en 2012 Pourquoi la hyène […] ? faisant enfin le lien entre les projets chorégraphiques et les projets musicaux de Seydou Boro.
En 2015 Seydou Boro est nommé Commandeur des Arts et des Lettres par la Ministre de la Culture Fleur Pellerin et au titre de sa carrière musicale il reçoit en mai 2015 le «Prix Musiques des Régions Francophones» au festival Musiques Métisses d’Angoulême.
Entre septembre 2015 et avril 2016 la Compagnie Seydou Boro est en résidence longue à la Briqueterie CDCN du Val-de-Marne (Permanence Artistique et Culturelle – Région Ile-de-France), ce qui a permis au chorégraphe d’explorer des temps de recherche et d’écriture pour Le Cri de la Chair, créée en en février 2016, au Centre des Bords de Marne du Perreux-sur-Marne.
Avec Salia Sanou et Irène Tassembédo, Seydou Boro co-dirige la Triennale « Danse l’Afrique Danse ! » organisée avec l’institut Français, à Ouagadougou en novembre 2016.
Le 30 mars 2018, Seydou Boro sort son deuxième album Hôrôn, enregistré au Burkina Faso et produit par Christian Mousset pour le Label Bleu – Maison de la Culture d’Amiens. Le groupe est en tournée depuis avril 2018.
Les 13 et 14 septembre 2019, Seydou Boro créé KOTEBA au Singel International Arts Campus à Anvers. Ce solo constitue sa dernière création, en tant que danseur interprète.